Après un mot d'accueil de Mélanie Milandri, conseillère déléguée en charge de l'égalité des droits, nos intervenants se sont posé la question en revenant sur la loi Simone Veil, ainsi que la loi dite « loi Neiertz » qui crée le délit d'entrave à l'IVG et supprime la pénalisation de l'auto-avortement. Bernadette Bourdat de la Ligue des Droits de l’Homme a tout d'abord posé les éléments de contexte de la loi Veil aux côtés de Lena Dillman, juriste au tribunal judiciaire de Reims.
Puis l’on s’est interrogé sur comment est pratiqué cet acte médical sur le territoire et quels sont les moyens d’accès. Le retour du Docteur Dany Chdid, chef du service maternité du centre hospitalier Jeanne de Navarre a présenté des données qui montrent une meilleure prise en charge depuis un protocole mis en place en 2018.
Emilie Verliat, sage femme à la Protection Maternelle Infantile (PMI) intervenante à l'Unité territoriale d’action sociale (UTAS) de Château-Thierry, a partagé également son expérience de terrain, auprès des jeunes, dans les collèges et les lycées. Elle évoque ainsi le droit à la contraception, le manque d’accès aux soins et les fausses idées qui circulent par le biais des réseaux sociaux.
Avec Lena Dillman, juriste, ce sont les nouvelles techniques d’entrave qui ont été mises en lumière, des techniques plus ou moins récentes pour inciter les femmes à ne pas pratiquer l'IVG. La juriste au tribunal judiciaire de Reims a notamment alerté sur la menace que peut représenter les réseaux sociaux et rappelle qu'empêcher une femme d'avorter constitue un déli d’entrave à l’IVG, punissable par la loi.
Enfin, notre invitée d'honneur, Ghada Hatem, gynécologue et fondatrice de la Maison des femmes en Seine-Saint-Denis, a apporté sa contribution et son avis d'experte devant l'auditoire : l'IVG ne doit pas être perçu comme un sous-geste médical mais bien un acte médical à part entière qu'il faut aussi dédramatiser et rendre le plus accessible possible. Ghada Hatem a partagé avec nous son expérience de terrain, ses rencontres et sa vision.
Malgré l'inscription dans la Constitution du droit à l'IVG, son application et son existence doivent être surveillées avec prudence car il existe des menaces multiples contre ce droit fondamental.
Pour clore cette soirée riche d'échanges, un petit livre a été offert à tous les participants : "Avorter, un droit en danger", écrit par Ghada Hatem.
Merci à toutes et tous pour votre participation !